Le 5 avril, le président-candidat a annoncé que 15,5 millions de retraités percevraient leur retraite le 1er du mois et non le 8. Impressionnant ! Le serpent de mer du paiement des retraites le 1erdu mois, tenu captif dans la boite à promesses de celui qui a l’habitude de ne pas les tenir, ressurgit en 2012, après avoir visité la campagne électorale de 2007. Souvenez-vous de la promesse interrogative de celui qui dirige les affaires du pays depuis 5 ans : « Est-ce que vous trouvez normal que les retraites soient payées le 10 du mois ? » Non, bien sûr, avaient répondu les retraités ! Mais depuis … rien n’a changé.
Trois ans plus tard, en 2010, la loi portant réforme des retraites repasse le plat. L’article 13 évoque un rapport sur les conditions de mis en œuvre d’un versement des pensions dès le 1er de chaque mois. Pourtant … rien n’a changé. Campagne électorale oblige, le président candidat remet son ouvrage sur le métier. Les retraites seront payées le 1er du mois à compter du 1erjuillet 2012, affirme-t-il. Comment y croire ?
La question est de savoir pourquoi les retraites ne sont pas versées le 1erdu mois. La réponse est simple : l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale qui récolte les cotisations de retraites patronales et salariales, ne les reçoit que le 5 de chaque mois. Quelques jours supplémentaires sont nécessaires pour que les virements soient effectués sur les comptes bancaires. Comme le gouvernement écarte l’hypothèse d’avancer la date de collecte des cotisations patronales, pour satisfaire la promesse du président –candidat, il faudra recourir à l’emprunt. L’argent viendra en grande partie des marchés financiers. Chaque mois, 10 milliards d’euros devront être empruntés pour payer les retraites. Une mesure dont le coût global est estimé à 200 milliards d’euros par an. Pourtant, le président-candidat s’érige en pourfendeur des déficits.
Le président en campagne n’est pas à une incohérence près.