L’intervention des salariés est indispensable !
A la demande du gouvernement, Syndicats et patronat ont engagé une négociation nationale
interprofessionnelle. Les conclusions, attendues pour la fin décembre 2012, sont susceptibles d’être retranscrites dans une loi, après un débat parlementaire au début de l’année 2013.
Les dernières propositions du Medef sont toujours une véritable provocation. Chacun
d’entre vous peut mesurer qu’elles conduisent à une impasse économique et sociale. Les salariés sont plus que jamais considérés comme une variable d’ajustement des choix du
patronat.
Après avoir reçu en cadeau de Noël 20 milliards d’euros d’aides publiques, le Medef veut
en plus, licencier plus vite, plus facilement, au moindre coût et sans contrôle.
Les positions du Medef sont inacceptables, à telle enseigne que, pour le moment, tous les syndicats les ont rejetées. La partie n’est cependant pas terminée, les négociations reprendront les 10
et 11 janvier 2013.
La CGT ne laissera pas faire, c’est votre avis qui doit compter dans cette
négociation.
Face à l’urgence sociale nous proposons à la fois des mesures immédiates et d’autres de nature à transformer durablement le quotidien des salariés.
C’est la destruction de toute une partie du Code du Travail qui se prépare.
La CGT vous informe et vous alerte. Prenez connaissance de ce qui vous menace :
Le contrat de projet : nouveau contrat précaire
Il existe déjà nombreux contrats de travail qui permettent une extrême souplesse pour les employeurs et qui provoque une très grande précarité pour les salariés. Parmi les contrats
précaires figurent notamment, les contrat à temps partiel, les contrats à durée déterminée (CDD), les contrats de chantier, saisonnier, intérimaire, aidé, intermittent, d’alternance, et …
bientôt… le contrat de génération et le contrat d’avenir.Le Medef innove encore avec le contrat de projet. Ainsi l’employeur pourrait
employer en CDI de projet. Un CDI qui n’en est pas un, puisque le salarié pourrait être licencié une
fois le travail confié terminé. Une rupture qui pourrait se produire à tout moment et sans que soient appliqués les procédures et droits liés à un licenciement économique. Le salarié n’aurait
aucune indication précise sur la fin de son contrat. Comment construire un avenir, obtenir un logement ou un crédit bancaire face à une telle incertitude ?
Mobilité forcée et chantage à l’emploi :
Un employeur pourrait muter un salarié sur un autre site de travail situé à 50 km ou
augmenter le temps de trajet de 45 minutes. La conséquence étant une forte amplitude de la journée de travail et des frais de transport accrus. Le refus de se soumettre aux demandes de
l’employeur entrainerait le licenciement. Le chantage à l’emploi devient l'arme de
la déréglementation.
Aujourd’hui, au nom de la compétitivité et de la « crise », la plupart des entreprises, prospères ou non, exercent le chantage à l’emploi,
via le gel des salaires, l’augmentation des cadences, des amplitudes de travail et le recours aux contrats précaires. Mais elles restent obligées de respecter les clauses du contrat de travail.
Rien ou presque ne peut se faire sans l’accord du salarié.
Désormais, l’objectif du Medef est de détruire les clauses individuelles du contrat de
travail. Sur la base d’un accord collectif d’entreprise, conclu sur l’illusion de préserver l’emploi, le salarié serait contraint de se tirer une balle dans le pied. Ainsi, il devrait accepter
une baisse du salaire, une modulation du temps de travail, un changement d’affectation de son lieu de travail et une détérioration de toutes les conditions de travail. Le récalcitrant serait puni par un licenciement économique. Il n’aurait
plus droit au reclassement. L’indemnité de licenciement serait minorée. Le recours au juge ne serait plus ouvert.
Droit du patron contre droit du
travail :
Actuellement, un salarié peut réclamer les salaires dus, ou contester les manquements de
l’employeur pendant 5 ans. Le projet patronal veut ramener ce délai de prescription à 18 mois.
Aux yeux du Medef le Comité d’entreprise (CE) et le Comité d’hygiène et sécurité-conditions de travail (CHSCT) constituent une entrave à la liberté de gestion des employeurs. Le Medef veut donc réduire leurs
prérogatives.
Chômeurs plus nombreux, d’indemnités moins élevées, via un partage de la
pénurie :
Avec la législation actuelle, moins d’un salarié sur deux est indemnisé par l’allocation
chômage. Les femmes et les jeunes qui ont peu travaillé sont les plus pénalisés. C’est l’Etat, avec l’argent public, qui vient en aide aux chômeurs par l’attribution de diverses allocations. Les
entreprises licencient,
la collectivité paie ! Le patronat veut bien revoir le mécanisme d’indemnisation des chômeurs, mais à coût constant. En conséquence, ceux qui sont indemnisés devraient accepter une diminution de
leurs droits pour que d’autres en bénéficient.
La CGT ne peut accepter les propositions patronales de cette négociation de la flexibilité: L’urgence sociale, la précarité galopante, l’explosion du chômage requièrent des garanties nouvelles. Au-delà des emplois stables et bien rémunérés, il faut conquérir des droits nouveaux permettant aux salariés d’intervenir dans la stratégie des entreprises. L’avenir
doit offrir un parcours professionnel attractif et sécurisé et une protection sociale de haut niveau.